Bain de sang à Gaza pour l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem
Donald Trump n’a pas fléchi. Depuis lundi – soixante-dix ans après la création de l’État d’Israël – l’ambassade des États-Unis a déménagé de Tel-Aviv à Jérusalem, donnant de facto à la Ville sainte un statut de capitale.
Mais l’inauguration de l’ambassade, en présence d’Ivanka Trump et de Jared Kushner, n’a pas fait la une de la presse internationale pour ses discours officiels sur l’amitié américano-israélienne, mais pour “le contraste saisissant” entre les festivités et le “bain de sang, à 80 km de là, qui a coûté la vie à au moins 55 Palestiniens”, observe le Los Angeles Times.
Pour les Palestiniens, ulcérés par la décision de Washington, la journée de lundi devait aussi marquer l’aboutissement de la Marche du retour, un mouvement de 45 jours commencé le 30 mars “pendant lequel des dizaines de milliers de Palestiniens ont marché vers la frontière (entre Gaza et Israël) pour réclamer la fin des 11 ans de siège de la bande de Gaza, et le retour des réfugiés dans leurs maisons et sur leurs terres”, explique le site d’information israélien +972.
Mais Tsahal n’a pas hésité à répondre par la force, qualifiant le rassemblement de lundi de “violente émeute” et assurant que “les protestataires avaient lancé des bombes incendiaires et des pierres contre ses soldats, et avaient essayé de placer un engin explosif près de la barrière de sécurité de la frontière”, rapporte The Jerusalem Post.
Au moins 55 Palestiniens, dont plusieurs mineurs de moins de 16 ans, ont été tués, et quelque 2 700 personnes ont été blessées dans les affrontements, selon le dernier bilan.
L’armée a été accusée par les associations de défense des droits de l’Homme “d’usage disproportionné de la force” contre des “manifestants non armés”, relève le quotidien.
La direction de l’Autorité palestinienne a quant à elle crié au “massacre”.
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