Subtitle: Dans la charteuse de Trisulsti, près de Rome, l’ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon et son acolyte Benjamin Harnwell sont en train de monter un projet unique. Transformer un monastère en une école pour politiques populistes.
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Dans l’enceinte du monastère de Trisulti [situé dans les montagnes à deux heures au sud-est de Rome], des moines ont vécu paisiblement à l’écart de la société.
Ils priaient, lisaient et concoctaient des remèdes à base de plantes, cueillies dans la forêt voisine. Aujourd’hui, après plus de huit siècles, il n’en reste plus qu’un, âgé de 83 ans.
Un cuisinier-jardinier vit toujours là, ainsi que plusieurs dizaines de chats sauvages.
L’autre habitant est un nouvel arrivant : c’est un Britannique âgé de 43 ans, l’un des plus proches alliés de Steve Bannon en Europe, et il espère transformer le monastère en une “école de gladiateurs pour guerriers culturels”.
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Sous peu, affirme-t-il, le monastère accueillera de nombreux étudiants souhaitant maîtriser les outils de la politique populiste.
Les grandes salles, où sont alignées de très anciennes peintures à l’huile, serviront de classe, où des étudiants pourront apprendre “les faits” ; c’est-à-dire : la vision du monde selon Bannon, qui, depuis son éviction de la Maison-Blanche, s’emploie à développer le populisme de droite en Europe et au-delà.
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Ce lieu où des moines faisaient autrefois vœu de silence donnera-t-il naissance à des responsables politiques de la trempe de Matteo Salvini et Viktor Orbán ?
Si tout va bien, affirme Harnwell, une nouvelle génération de dirigeants passera du temps ici, puis repartira sur la route de montagne vers Rome, d’autres capitales européennes ou Washington, pour faire en sorte que la révolte selon Bannon puisse continuer pendant des décennies
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“Nous ne faisons rien à court terme, affirme Bannon, qui finance personnellement l’école et conseille des partis nationalistes par le biais de son cabinet-conseil bruxellois, Le Mouvement [voir encadré]. Ça va plus loin, il s’agit de transmettre quelque chose.”
Le monastère a été mis à disposition, car les moines étaient de moins en moins nombreux et n’arrivaient plus à en assumer la maintenance.
Le gouvernement italien a publié un appel d’offres.
Harnwell y a répondu, proposant de verser un loyer annuel de 100 000 euros.
Il a déclaré que le monastère resterait un espace consacré à des “activités culturelles”.
Des cours seront organisés sur les idéologies de Bannon et du cardinal Renato Raffaele Martino, connu pour son combat féroce contre l’euthanasie, la peine de mort et l’IVG.
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Harnwell reconnaît que, lorsque le gouvernement italien a annoncé qu’il avait remporté l’appel d’offres, les réactions ont été “négatives en majorité”.
Les critiques se sont apaisées depuis, précise-t-il, car l’Italie a formé un gouvernement populiste dont la composante d’extrême droite, la Ligue, entretient des liens étroits avec Bannon.
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